
[CULTURE] Romances, Ranz et résonances : un lundi à Bois-Préau
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Dans le cadre du Festival de la Pentecôte organisé par La Nouvelle Athènes, six classes du lycée Gustave Eiffel – les classes de seconde générale et technologique, ainsi que la prépa seconde – ont été conviées à un concert exceptionnel dans l’orangerie du parc de Bois-Préau à Rueil-Malmaison.
Le doute peut parfois s’inviter chez les professeurs qui embarquent plus d’une centaine d’adolescents – pour beaucoup passionnés de rap, funk ou de musique d’anime – à un concert de musique classique. D’autant plus quand l’instrument vedette est un piano carré Érard de 1806, rare et délicat, témoin d’une époque révolue. Alors, on tente une comparaison un peu hasardeuse : ces romances d’un autre temps, ces élans préromantiques… n’auraient-ils pas quelque chose à voir avec les chants de supporters rendant hommage aux héros parisiens du week-end ?
Et puis le concert commence. Des sourires timides, des menus bavardages, mais surtout de l’étonnement, de la curiosité, parfois même de la surprise. Certains se redressent, d’autres se laissent porter. Les regards se croisent entre les enseignants : c’est la deuxième fois que nous emmenons les élèves, et une image nous frappe encore – celle de ces postures lascives, de ces corps détendus, qui évoquent ces tableaux d’époque où l’on dormait assis, élégamment abandonnés à la musique, comme si elle savait s’adresser depuis toujours à chacun, intimement.
Il faut dire que le programme, interprété par les lauréats des ateliers de La Nouvelle Athènes (dirigés par Luca Montebugnoli, piano, et Marianne Croux, soprano), était aussi subtil que surprenant :
• Romances de Giuliani, Hortense de Beauharnais, Sophie Gael
• Un air d’Iphigénie en Tauride de Gluck
• Le bouleversant Ranz des vaches de Louis Adam
• Une pièce de Edelmann pour piano seul
Interprétés par Anaïs de Faria, Aude Briot et Camille Chapron (sopranos), Christian Wachter et Xingyu Liu (piano carré Érard), ces morceaux ont su capter l’attention. Il y eut un silence impressionnant pendant la pièce de Gluck, une écoute collective presque instinctive pendant le Ranz des vaches et le respect de cette dernière note poussée par la pédale céleste – cette résonance flottante qu’on dirait venue d’un autre monde.
Alors oui, à Gustav’, on peut vibrer à l’unisson devant un piano ancien et des sopranos dans un écrin de verre et de verdure, un lundi après-midi.
🎟 Rappel : Les concerts de La Nouvelle Athènes sont gratuits pour les lycéens et proposés à 15 € pour les parents accompagnateurs. Une occasion précieuse de vivre la musique autrement.
Cette sortie s’inscrit dans le cadre d’un projet ACTE validé par la DAAC de Versailles, favorisant l’éducation artistique et culturelle des lycéens